Ângela Canez
éperdument la trace
ce qui reste de l’absence déchirée dans les aqueducs
sur la peau revenue au souvenir stérile
de femmes qui cheminent sur les eaux
et ne se noient pas ne deviennent pas à nouveau matin
ni ne sont consommées par les flammes
parce qu’il est trop. tard et ajoutent à la vie
un reste de silence. pas beaucoup plus
un reste d’outils objets communs
pour violenter la douleur ce qui fait mal et reste
et s’étale et devient encore plus fort quand la nuit tombe
dans la chambre vide où l’on ne vit plus
ni l’on est protégé de la pluie
que les hommes plantent ou font tomber dans la mémoire
tout bas. toute entière
quittant peu à peu le hasard
le vide qui existe et augmente la certitude que personne ne viendra
là où le corps fait mal et se fonde
et augmente et se noie un peu plus. parce qu’il est tard
et ils auraient déjà dû être rentrés de l’incursion
au centre des eaux. des corps déposés
où ils ne dorment plus
personne ne vit
où la vie n’existe plus
las de se souvenir
nous trébuchons sur la peur
péniblement moulée entre le souvenir où la nuit
dévaste l’étonnement surgit péniblement dans les rigoles
et il y reste et repart perpétuer l’assaut
aux confins où personne ne vit. où nous habitons encore
la dernière moitié de l’obscurité où l’on n’est plus
nous sommes par erreur au hasard dans ce qui reste
d’un empire envahi d’insomnie
qui vient un jour. tous les jours et on ne peut pas s’enfuir
la bête essaie l’assaut
pour la première mesure de la peur
la bête est tout ce que les gens pouvaient attendre encore
la face
(faites taire les espaces qui s’enivrent
des cellules qui déchoient contre la muraille
contre le vide qui nous permet
le bruit des mots oiseaux qui
déchoient au hasard au sommet d’où
l’on commence
à ne pas être)
la face
est partie
et ce qui leur fait le plus mal c’est cette absence
ce premier mouvement
trop vide
a le visage déposé contre la peur
c’est le premier signe du silence
(qu’aujourd’hui il ne va pas pleuvoir)
Ângela Canez est née à Aldeia Velha, dans la région de Beira Alta, en 1984 mais c’est à Coimbra qu’elle a développé son intérêt pour la psychologie et pour diverses formes d’art. C’est à Coimbra qu’elle a fréquenté le groupe Oficina de Poesia (Atelier de Poésie) et le Théâtre Universitaire ayant gardé une grande envie d’approfondir le mystère des choses. Actuellement elle continue son parcours et sa recherche en tant que psychologue et poète par les chemins de la Montagne (Serra da Estrela).
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